19 avril 2009

Grandcamp: Nuit d'été



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La nuit tombe tard l'été à Grandcamp. Il faut attendre 11 heures du soir pour que le ciel s'assombrisse, et bien sûr, les marées ne coopérent pas tous les jours avec les photographes.
Ce soir-là, les astres étaient bien alignés: Des lambeaux de lumière, une déchirure dans les nuages, une mer calme qui commençait à baisser.
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Dans le dernier billet, ou a découvert l'origine du GRANDCAMP, et comment il connut une fin tragique dans une explosion catastrophique dans le port de Texas City le 16 Avril 1947. Reprenons le fil de l'histoire à 9h12 du matin, au moment de l'explosion.

Après la déflagration, un nuage de fumée noire, comme un gigantesque champignon, s'élève à plus de mille mètres dans l'air frais du matin. Déstabilisés par l'onde de choc, deux petits avions s'écrasent. Du nuage de fumée et de flammes sortent un rideau de morceaux d'acier qui fauche les pompiers, l'équipage, les dockers et la foule de curieux qui s'était assemblée sur les quais. A l'usine Monsanto, face au quai, 145 des 450 ouvriers sont tués. Une vague de 5 mètres de haut créée par l'explosion pousse une péniche sur le quai, puis se retire, entrainant morts et blessés dans le bassin en flammes. Des fragments du GRANDCAMP, certains pesant plusieurs tonnes, tombent sur la ville pendant de longues minutes, causant dégâts importants et de nombreuses victimes dans le centre commercial, situé à 1.500 mètres du port. Les réservoirs de pétrole dans les raffineries explosent à leur tour, bombardés de lambeaux d'acier. Après ces débris lourds retombent les balles de coton et de ficelle enflammées, projetées de la cale du GRANDCAMP par l'explosion, augmentant encore le nombre d'incendies dans la ville.

A Galveston, les passants sont jetés par terre, et les vitrimes des magasins sont démolies. A Baytown, 25 kms au Nord, les bâtiments oscillent comme dans un tremblement de terre. A Texas City même, les habitants, stupéfiés, qui se dirigent vers le port pour apporter des secours, rencontrent les blessés couverts de mazout noir, émergeant du nuage de fumée épaisse en titubant.

Les trois petites cliniques de la ville sont incapables de prendre soin de tant de blessés et les cas les plus sérieux sont envoyés à l'hôpital de Galveston, sur les bases militaires de la région, et même à Houston, à 80 kms de Texas City.

Des heures passent avant qu'une semblance d'ordre et de calme remplace la confusion et le choc de ce terrible sinistre.

Et pourtant, cette catastrophe n'est pas finie....

(A suivre).


L'usine Monsanto et les raffineries en feu. Le Grandcamp est derrière l'écran de fumée

Sources: http://www.texascity-library.org/TCDisasterExhibit/tc1947p4.htm

http://www.local1259iaff.org/disaster.html

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Night falls late in the summer in Grandcamp. You must wait until past 11 PM for the sky to darken, and of course, the tides are not cooperating every day with the photographers.

That night, everything was falling in place: Shreds of daylight, a tear in the cloud cover, and a calm sea what was just beginning to recede.
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In the last post, we found out about the S.S. Grandcamp, and how it exploded in the port of Teaxs City on April 16, 1947. Here is what happened next:

Just after the explosion, a huge mushroom like cloud billowed more than 3,ooo feet into the morning air, the shockwave knocking two light planes flying overhead out of the sky. A thick curtain of steel shards scythed through firefighters, ship's crew and workers along the docks, and the crowd of curious onlookers who had gathered at the head of the slip. At the Monsanto plant, located across the slip, 145 of 450 shift workers perished. A fifteen-foot wave of water thrust by the force of the blast swept a large steel barge ashore and carried dead and injured persons back into the burning basin as it receded. Fragments of the Grandcamp, some weighing several tons, showered down throughout the port and town for several minutes, extending the range of casualties and property damage well into the business district, about a mile away. Falling shrapnel bombarded buildings and oil storage tanks at nearby refineries, ripping open tanks of flammable liquids and starting numerous fires. After the shrapnel, flaming balls of sisal and cotton from the ships cargo fell out of the sky, adding to the growing conflagration and starting more fires.


People on the street in Galveston were thrown to the pavement, and glass store fronts shattered. Buildings swayed in Baytown fifteen miles to the north. In Texas City itself, stunned townspeople who started toward the docks soon encountered wounded persons staggering out of the swirling vortex of smoke and flame, most covered with a thick coat of black, oily water.

As the surge of injured quickly overwhelmed the towns three small medical clinics, serious casualties were taken to Galveston hospitals and later to military bases and even to Houston, fifty miles away.

Many agonizing hours were to pass before a semblance of order began to replace the shock and confusion caused by this totally unexpected and devastating event.

And yet, the disaster was not over.

(To be continued)

4 commentaires:

Laurie a dit…

What a devastating tragedy it was. Your photo seems so peaceful that it is difficult to imagine such devastation.

Zygene a dit…

Une atmosphère vraiment superbe, bravo.

Paul a dit…

Magnifique pose longue sur la mer avec aussi un très beau 1er plan !!

Cath a dit…

Une superbe composition pour cette image qui nous invite à rêver...