Nous sommes enfin arrivés, dans ce voyage virtual sur les Côtes Normandes, à la frontière avec la Bretagne, à la baie du Mont-St-Michel, qui est en pleine transformation, avec la démolition de la route actuelle, et la construction d'un pont-passerelle pour les navettes qui transporteront les visiteurs de la terre ferma jusqu'à l'entrée du Mont.
Le projet est documenté ici.
Le Mont-Saint-Michel, site céleste par excellence, protégé par l'archange, connut pourtant les flammes de l'enfer à maintes reprises.
Le premier incendie, en 992, part du bas du Mont et porte ses flammes jusqu'au monastère, où tout est détruit.
Au début du XIIe s, sous Roger II, onzième abbé du Mont, un vendredi saint, le feu du ciel tombe sur les édifices. Les religieux ne sont pas blessés, mais l'église et les lieux réguliers sont réduits en cendres, et il ne reste que les piliers et les voûtes.
Sous l'abbé Jourdain, entre 1191 et 1212, nouvel incendie, allumé par Guy de Thouars, Duc de Bretagne et allié du roi de France, qui saccage le Mont, passe les habitants au fil de l'épée, et brûle tout le pays.
En 1300, sous Guillaume du Château, vingt-cinquième abbé, la foudre écrase l'église: les cloches sont fondues, les toits de l'église, du dortoir et d'autres logis sont brûlés, et les charbons, tombant sur la ville, ne laissent aucune maison sur pied.
En 1350, nouvel incendie, occasionné par le feu du ciel, sous le gouvernement du vingt-septième abbé, Nicolas Le Vitrier.
En 1374, autre incendie, encore causé par le feu du ciel. Les désastres sont réparés par les soins du vingt-huitième abbé, Godefroy de Servon.
En 1421, un septième incendie dévore le haut de l'église.
Vers 1510, sous le trente-troisième abbé, Guillaume de Lamps, éclate le huitième incendie : la foudre brûle le clocher, et les cloches sont une nouvelle fois fondues.
En 1594, sous François de Joyeuse, cardinal, quarantième abbé du monastère, la foudre tombe encore sur le clocher : la flèche est totalement brûlée, ainsi que le rond-point du choeur et la couverture. Neuf cloches sont fondues. - C'est le neuvième incendie.
En 1834, l'abbaye du Mont-Saint-Michel est maintenant une prison où sont incarcérés les condamnés politiques de la Révolution de 1830. Un incendie terrible réduit en cendres les deux étages d'ateliers qui remplissent le haut de la nef de l'église. - Les détenus travaillent eux-mêmes avec courage à éteindre le feu : pas un seul ne songera à s'évader...
(J'ai trouvé ces histoires dans un petit livre fascinant, Le Guide du voyageur au Mont-Saint-Michel et au Mont-Tombelaine, publié en 1856!)
We finally made it, in this virtual tour of the Normandy Coast, to the border with Brittany, to the bay of Mont-St-Michel, site which is being transformed by the demolition of the causeway, and the construction of a road bridge for the shuttle which will carry visitors from the mainland to the island.
If you plan to visit Mont-Saint-Michel, look at this site to check the progress of the construction.-------------
Mont-Saint-Michel, celestial site if there ever was one, was nonetheless exposed to the fires of hell quite a few times.
The first one, in 992, started at the bottom of the village and spread to the monastery, destroying everything in its path.
Early in the 12th c., under Roger II, eleventh abbot of Mont-St-Michel, on a Good Friday, lightning strikes the abbey. None of the monks are hurt, but the church and the lay buildings burn down, leaving only pillars and stone vaulting.
Under Abbot Jourdain, between 1191 and 1212, new fire, started by Guy de Thouars, Duke of Brittany, allied to the King of France. The duke ramsacks Mont-St-Michel, executes all the inhabitants and sets the whole area on fire.
In 1300, under Guillaume du Château, 25th abbot, lightning destroys the church. The bells melt down, the rooftops of the dormotories and other secular buildings are destroyed, and incandescent ambers, falling on the village, start a multitude of fires, leaving not a single house intact.
New fire in 1350, caused by lighning again, while Nicolas Le Vitrier was abbot.
In 1374, more damages from lightning, quickly repaired under the leadership of the 28th abbot, Godefroy de Servon.
In 1421, the seventh fire in the history of Mont-St-Michel destroys the upper part of the church.
Around 1510, under abbot Guillaume de Lamps, lightning strikes the steeple, melting the bells one more time.
In 1594, while Cardinal François de Joyeuse is abbot of the monastery, new lightning strike: the steeple collapses over the choir, the roof burns down, nine bells melt down in this ninth fire.
The tenth, and last, occurred in 1834. The abbey of Mont-Saint-Michel has been shut down since the French Revolution and is now used as a jail. After the Revolution of 1830, political prisoners are incarcereted there. A terrible fire runs through the two stories of workshops that have been erected in the nave of the former church. The prisoners fight the fire relentlessly, and none will try to escape...
(I found these stories in a fascinating little travel book, the Guide du voyageur au Mont-Saint-Michel et au Mont-Tombelaine, published in 1856!)
4 commentaires:
De très belles couleurs pour présenter ce célèbre monument!
Merci pour l'historique.
J'y suis aller dernièrement. C'est bien beau mais beaucoup de monde.
Un sujet intrigant du Mont St Michel : les habitants à l'année. Il y en a quelques dizaines paraît-il sur cet îlot des plus touristiques. Leur histoire doit être passionnante... !! Sinon superbe ce Mont normand, en effet, et pas breton, non mais ;) A+ Claude, et merci pour ton passage !
Oh beautiful! I've been there already 2 times and love the place, and you captured it well!
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