9 septembre 2009

Regnéville: Au bord du havre / Histoire de tangue.


<< précédente      suivante >>

Retour à Regnéville, village tranquille au bord de son havre, sur la côte ouest du Cotentin, où un vieux voilier affronte le vent loin du bord de la Sienne.

-----------

Au XIXe s., les fermiers normands tiraient leurs engrais de la mer. L'un des plus populaire etait la tangue, aussi appelee cendre de mer, sablon ou charrée blanche. C'est une espèce de sable gris ou blanc-jaunâtre qui se dépose ordinairement dans les baies, anses, havres, et principalement à l'embouchure des rivières de la Basse-Normandie et de la Basse-Bretagne.

Si populaire que la tangue fut le sujet d'une etude academique en 1852. On y lit:

Les populations rurales attachent un tel prix à l'usage de cette tangue sur leurs terres, qu'ils n'hésitent pas à franchir à grands frais des distances considérables pour se la procurer.

La baie de Régnéville, à l'embouchure de la Sienne, fournit ainsi annuellement, au moins 600 000 mètres cubes de tangue, prise depuis Régnéville jusqu'au pont de la Roque.

Une multitude de chemins partent de tous ses points, comme autant d'artères qui vont porter tout à l'entour, et souvent fort loin, cet amendement vivifiant auquel les cultivateurs attachent un si grand prix.

Ajoutons à ces voies de transport si nombreuses, le canal de Coutances au pont de la Roque, presqu'uniquement construit pour le transport des tangues, afin de rapprocher des environs de cette ville les tanguières de la baie de Régnéville, et pour éviter aux fermiers des chemins difficultueux, des côtes pénibles à monter avec une matière si pesante comme chargement.

Autour de Régnéville et du pont de la Roque, comme autour des tanguières principales du Mont-St.-Michel, l'affluence des voitures est telle, dans certaines saisons de l'année, qu'on les compte souvent par milliers ; que la fréquentation des routes par les voitures publiques ou particulières devient difficile, et l'entretien de ces routes extrêmement dispendieux et peu facile à réaliser.

N'est-ce pas ce qu'on dit aujourd'hui a propos des touristes?

------------------------------------------------------------

New visit to Regnéville, a quiet village on the banks of its estuary, on the west coast of the Cotentin peninsula, where an old sailboat faces the winds far from the river Sienne.

-----------

In the 19th c., the farmers of Normandy got most of their fertilizers from the sea. One of the most popular was called "tangue" (pitch sand) or sea ash. It is a king of whitish sand, sometimes grey, sometimes yellow, deposited by the tides in bays, estuaries and wherever rivers and streams meet the sea along the coast of Normandy and Brittany.

So popular was pitch sand that academic papers were written about it. In one of them, written in 1852, we can read this:

Farmers consider the use of pitch sand on their farmland so important that they don't hesitate to travel long distances at great expense to obtain it.

From the bay of Régnéville, when the river Sienne empties into the sea, they retrieve every year 6 million cubic feet of pitch sand, between the village of Régnéville and the bridge of la Roque, a few miles upriver.

A multitude of trails lead away from these collection points on the bay, like so many arteries that carry far and wide this vital supplement that the farmers seem to be unwilling to do without.

Beside all those roads, there is also a canal from the bridge of La Roque to Coutances, 10 miles inland, built almost exclusively for the transportation of pitch sand, bringing the city closer to the source of this fertilizer in the bay of Régnéville, and bypassing the difficult roads and steep slopes that are hard to climb with such heavy loads.

Around Régnéville and the bridge of la Roque, the number of carriages is so great that, in some periods, they can be counted in the thousands. Traffic on the roads, both by private and public carriages, can then become very congested, and the maintenance of the roadways gets to be very expensive, and difficult to perform.

Isn't it what they say today about tourists?

6 commentaires:

Cath a dit…

Quel ciel!!!!

don a dit…

I like the boat sitting there facing the wind. The story about the fertilizer was very interesting. Nice post.

martineb a dit…

Quel ciel en effet!! une belle photo avec des nuages et un bateau échoué dont le traitement NB donne encore plus de relief !

gavin hart a dit…

I like the classic design of the sailboat ... makes a pleasant photo subject. Nice black and white conversion ... great clouds.

Susan a dit…

Love the high contrast black and white processing here...nice shot!

dgidgi a dit…

de très belles photos tout au long des plages
merci de mettre ainsi notre région en valeur ** dgidgi