Après notre longue randonnée sur le sentier des douaniers vers le Nez de Jobourg, on récupère à l'Auberge des Grottes, juste au bord de la falaise à la Pointe de Voidries. Deux crêpes sucrées, une bouteille de cidre bouché, la vue splendide sur la mer qui s'étend derrière les hortensias jusqu'au phare de Goury, et on est prêt à repartir.
Mon pays est magique, il résiste à la bêtise des hommes. Il a résisté certes, mais jusqu'à quand se battra-t-til? Je ne serai certainement pas là pour avoir la réponse, je serai disparue pour un autre paradis.
Le charme de la presqu'ile de La Hague est qu'au bout de notre nez, si toutefois on prend le temps de le lever, il y a la mer. Elle nous entoure à chaque route ou rue, à portée de vue, au bout de chaque horizon. Elle offre tout ce qu'elle peut, encore faut-il bien vouloir prendre ce qu'elle attribue à nous tous sans conditions. De chaque fenêtre, nichée au creux des toits, sous son enveloppe de bleu, l'océan nous guette. Parfois, au détour d'un quemin (chemin) pentu ou perché au haut d'une falaise, vous pourrez avoir l'impression de n'avoir qu'un pas à faire pour marcher sur l'eau. Elle se rend proche de nous, ce n'est qu'illusion d'optique certes, en fait, ici, la mer obsède...
(Lu dans Jeanne de Jobourg: Paroles d'une paysanne du Cotentin, Par Catherine École-Boivin, publié aux Editions Cheminements)
After a long hike on the edge of the cliffs around the Nez de Jobourg, we stop for a well deserved break at the Auberge des Grottes, on top of the Point of Voidries. A couple of sweet crêpes, a bottle of sparkling cider while taking in the magnificent view of the sea beyond the border of hydrangeas, all the way to the lighthouse at Goury, and we are ready to go again.-----------------
My country is pure magic, it resists the stupidity of mankind. It has resisted, so far, but how much longer will it keep on fighting? Certainly, I won't be around to find out, I will be gone to another paradise.
The charm of the peninsula of La Hague is that, just in front of us, as long as we take the time to look, there is the sea. It encircles us, at the end of every road, every street, around every corner, at the tip of every horizon. The sea offers what it can, and we have to take that without conditions. From every window hidden under the roof line, the ocean is watching from under its blue blanket. Once in a while, on a steep path suspended upon a cliff, you feel that with your next step, you will be walking on the water, the sea seems that close. It's an optical illusion of course, but, here, the sea is really an obsession ....
(Read in Jeanne de Jobourg: Paroles d'une paysanne du Cotentin, by Catherine École-Boivin, pulié published by Editions Cheminements)
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