6 novembre 2009

Pointe du Hoc / L'assaut des Rangers


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Quand j'étais jeune, avec les copains, on descendait la falaise de la Pointe du Hoc par un petit chemin raide où les cailloux roulaient sous les pieds.
Sur les rochers plats, à marée basse, on ramassait des moules, on les mettait dans une vieille casserole avec de l'eau de mer. On rassemblait du bois mort, on démarrait le feu, et en quelques minutes, on avait un casse-croùte de moules toutes fraiches.
Aujourd'hui, c'est fini, on ne peut plus descendre la falaise, on ne peut même plus s'approcher du bord.
Et il n'y a sans doute plus de moules.

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Len Lomell continue son récit de l'assaut de la Pointe du Hoc, après un débarquement surprise raté:

D'abord, on ne pensait qu'à une chose, escalader cette falaise d'argile détrempée qui était extrèmement glissante. Les Allemands nous tiraient dessus. Ils coupaient nos cordes. Ils essayaient de nous tuer. J'avais déjà été blessé en sautant du bateau. Allions-nous atteindre le sommet? Est-ce qu'on allait être touché? C'est à çà qu'on pensait. Je pense qu'on se croyait trop malins pour avoir vraiment peur. On se croyait immortels, on n'allait jamais se faire tuer. On se disait que, si on avait une chance, on allait gagner la bataille, comme d'habitude.

Je me suis concentré sur ce que j'avais à faire, car grimper la corde glissante, trempée, couverte de boue, était exténuant. A côté de moi, le Caporal-Chef Robert Fruhling, notre radio, se bagarrait avec son équipement et la grande antenne qui en sortait. Je n'en pouvais plus, et Bob criait, Len, Len, aide-moi. Aide-moi. Je ne pouvais pas. J'arrive à peine à m'accrocher. C'est alors que j'ai aperçu Leonard Rubin. Il était tout en muscles, un vrai athléte, un gars très fort. Je lui crie, Va aider Bob, va l'aider, je ne crois pas qu'il va y arriver. Rubin ne fit qu'un saut, attrapa Bob par les épaules et le balança sur son dos. Bob décrocha, et l'antenne allait dans tous les sens, et tout ce que je pensais, c'est qu'on allait se faire tirer dessus. Et j'avais peur de tomber avec eux. Je leur ai crié, Descendez, ou vous allez vous faire descendre.

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When I was young, with my friends, we used to climb down the cliff at Pointe du Hoc, by a narrow foot path, steep and slippery with tiny pebbles that would roll under our feet.
On the flat rocks uncovered at low tide, we would collect mussels. We would put them in a pot with sea water, gather driftwood on the pebble beach, start a fire. We would then enjoy the freshest mussels one could imagine.
Today, that's over, nobody is allowed down the cliff, it is even impossible to get close to the edge.
And the mussels are probably gone.
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Len Lomell continues his story of the assault up the cliffs of Pointe du Hoc, after a misguided landing:

Foremost in our minds was the challenge of getting up that cliff, which was wet from rain and clay and very slippery. The Germans were shooting down. They were cutting ropes. They were trying to kill us. I’d already been shot. Were we going to make it to the top? Were we going to get shot? These are the things we were thinking about. I think we were too cocky to be too fearful or frightened. I never thought I was going to get killed. These guys were positive thinkers. I don’t think they thought much about getting killed. They thought if they got an even chance in a fight they would win as they always had.


Concentrating on what I had to do and climbing the slippery, muddy rope was exhausting. Next to me was Sergeant Robert Fruhling, our radio man, struggling with his 500 radio set with a big antenna on it. We were approaching the top, and I was running out of strength. Bob yelled, Len, help me. Help me! I’m losing my strength. I said, Hold on! I can’t help you. I’ve got all I can do to get myself up. Then I saw Sergeant Leonard Rubin. He was all muscle, a born athlete, a very powerful man. I said, Len, help Bob! Help Bob! I don’t think he’s going to be able to make it. He just reached over, grabbed Bob by the back of the neck and swung him over. Bob went tumbling, and the antenna was whipping around, and I was worried that it was going to draw fire. That’s all I was thinking about. I was also worried about falling off the cliff with him. I yelled, Get down! You’re gonna draw fire on us! You know, you get excited.

3 commentaires:

Pierre a dit…

Un lieu que j'ai visité cet été. Lorsque l'on regarde tous ces trous et que l'on pense à l'histoire qui s'est passée sur ce site (entre autres) on ne peut s'empêcher de ressentir de fortes émotions.
A visiter.

Cath a dit…

Une image qui parle!!!

gavin hart a dit…

Le fil de fer barbelé fait un écran très efficace de cette scène dramatique. Le fil s'intègre aussi bien à l'histoire de guerre publiée dans votre texte. Très évocateurs.
The barbed wire makes a very effective screen for this dramatic scene. The wire also fits well with the wartime story posted in your text. Very evocative.