30 juin 2010

Côte du Cotentin: Le Havre de Regnéville


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La journée avait commencé à Regnéville sous le crachin. Au Jules Gommès, on s'était réchauffé avec des crêpes, une bonne boutelle de cidre. et un petit café près de la cheminée. Un peu plus tard, à Tourville, le vent avait poussé les nuages sur la mer pour dévoiler la baie.
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Le havre de Regnéville, que l’on peut aussi appeler estuaire de la Sienne (mais c’est oublier la Soulles !) est un site ornithologique de valeur régionale et même nationale sous certains aspects. Au moins 207 espèces y ont été observées. Les habitats les plus précieux pour les oiseaux sont ici les vasières (nourriture), les bancs de sable (repos), les prés salés (gagnage, terrain de chasse…), les dunes avec leurs fourrés (nidification) et à un moindre degré les zones humides. Mais surtout ce havre a échappé aux grands aménagements urbains et touristiques et la ville la plus proche, Coutances, est d’une taille modeste.

Le plus précieux des nicheurs est le gravelot à collier interrompu. L’érosion des dunes, encore accentuée par la multiplication des cales d’accès, a fait régresser son biotope préféré pour la reproduction, le haut de plage avec son cortège de plantes annuelles. Pour lui, l’allongement constant de la flèche d’Agon est une véritable aubaine, d’autant plus que la présence humaine y est beaucoup plus diffuse que le long de la dune. Autre espèce patrimoniale, le tadorne de Belon choisit quant à lui de s’établir dans les fourrés et les terriers de lapin. Parmi les oiseaux les moins banals nichant en périphérie du havre, soit sur le haut-schorre, soit dans les mielles, soit dans la lande à ajonc, on peut citer : la tourterelle des bois, le coucou, l’alouette des champs, la bergeronnette printanière, le pipit farlouse, le traquet motteux, le traquet pâtre, la cisticole, la fauvette pitchou, la fauvette babillarde et le bruant des roseaux.

Les hivernants constituent un cortège d’une richesse inestimable, particulièrement parmi les oiseaux d’eau. Le plus fameux d’entre eux est la bernache cravant. L’originalité du havre est d’accueillir non seulement quelques centaines d’oiseaux d’origine sibérienne (race bernicla) mais aussi un contingent très important d’oies nord-américaines dites « à ventre pâle ». D’abord minoritaire, ce troupeau l’emporte désormais de beaucoup sur les sombres. Mais surtout, le havre de Regnéville est de très loin le premier site d’Europe continentale pour l’hivernage de cette sous-espèce. Ce sont maintenant près de 1000 hrota qui passent ici la mauvaise saison avant de retourner faire leur nid tout au nord du Canada.


The day started at Regnéville under a misty rain. At the Jules Gommès, we warmed up with a meal of crêpes, a good bottle of cider and hot coffee by the fireplace. A little later, driving by Tourville, the wind had started to push away the clouds over the sea to unveil the bay.
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The Havre de Regnéville, which is the estuary of the Sienne and the Soulles is an ornithological site of regional, and in certain respects, national value. At least 207 species have been observed here. The most valuable habitats for the birds here are the mudholes (for food), the sand banks (for resting), the salt marsh meadows (for food), sand dunes with dune-scrub for (nesting) and slightly less important, freshwater wetlands. The estuary is also important because it has mostly escaped development and Coutances, the nearest city is of modest size.

The rarest of the breeders, the Kentish plover, suffers the most from the erosion of the dunes, made worse by the increase in access points, which damages the areas in which it breeds at the top of beach. For the plover, the constant lengthening of the sand spit at Agon is a blessing, especially as it is less disturbed there by human activities than it along the dunes. Another breeding species, the shelduck, nests in the scrub and in rabbit holes. Other birds nesting around the estuary, on the grazed salt marsh, or in the fixed dunes and heath include turtle-doves, cuckoos, skylarks, spring wagtails, meadow pipits, wheatears, stonechats, fan-tailed warblers, Dartford warblers, lesser whitethroats and reed buntings.

Wintering birds gather in great numbers, particularly water birds. Most famous of them is the Brent goose. In the past the estuary used to have only a few hundred birds of Siberian origin (race bernicla) and also a few North-American ones, with a light belly. Now the variety hrota has increased and is in the majority, The Havre de Regneville is the most important site in continental Europe where these American birds overwinter, nearly 1000 of them, before returning to Northern Canada to breed.


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1 commentaire:

Charles a dit…

Great shot. Love the reflection and colours off the water.