29 mai 2009

Deauville: Fin de Saison / Naissance d'une station balnéaire - Birth of a resort


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Que c'est triste, Deauville, quand les touristes ont quitté la plage et les parasols sont repliés, quand la brume s'étire sur la mer et le soleil a du mal à se montrer.
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Au début du XIXe, l'emplacement de Deauville n'était encore qu'un vaste marécage à l'embouchure de la Touques. Mais la construction d'une longue jetée à Trouville en 1847 bouleverse les courants marins et du sable s'accumule désormais le long des marais, repoussant la mer et créant une grande plage de sable.

Parmi les habitués de Trouville, le docteur Joseph Olliffe a acheté une confortable villa sur la plage. Ce médecin mondain de l'ambassade d'Angleterre et du duc de Morny, cousin de l'Empereur, est en vogue à la cour de Napoléon III. Encouragé par Morny, Olliffe investit avec le banquier Armand Donon, de la Banque ottomane, la somme de 800 000 francs or pour l'achat de 240 hectares de marais reconnus par l'état propriété de la commune, et qui ne servent qu'à faire paître les vaches et les moutons.

Pour assurer la valorisation de leurs investissements, Olliffe et Donon parlent de leur projet à des financiers, des architectes, comme Desle-François Breney qui vient de réaliser les plans du casino de Trouville-sur-Mer, et montent une société, sous la protection du Duc de Morny. Rapidement, de riches familles font construire leurs « chalets de villégiature ».

C'est Breney qui conçoit le nouveau Deauville: il partage l'espace en quatre zones : en bord de mer, jusqu'à l'avenue Impériale, la zone résidentielle de luxe avec le casino; en arrière une zone urbaine populaire; au pied de la colline, une zone mondaine avec l'hippodrome; et la long de la Touques, une zone d'activité avec le port et le débarcadère du chemin de fer. Exclu du plan d'urbanisme, l'ancien bourg reste exilé en haut de la colline, autour de l'église Saint-Laurent, en liaison avec la zone populaire par le prolongement de ses chemins vicinaux.

Ce plan classique est inspiré par les principes parisiens du baron Haussmann. Cela a l'avantage de ne pas déboussoler la clientèle qui retrouve à Deauville ses repères urbains, la haute société se retrouvant pour ainsi dire chez elle.

En quatre années, de 1860 à 1864, le Deauville moderne sort des marais et sa population est multipliée par dix.

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Deauville is a sad place when the tourists have left the beach and the umbrellas are folded, when the fog lies over the sea and the sun is struggling to cast a shadow.
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At the beginning of the 19th century, the site of Deauville was a vast marshy area near the Touques River. The construction of a jetty in Trouville in 1847 displaces the sea currents and tons of sand accumulate along the marshes, creating a wide beach.

Doctor Joseph Olliffe has bought a comfortable villa right on the beach in Trouville. He is very much in favor at the court of the Emperor Napoleon III and at the British Embassy, and befriends the Duc de Morny, a cousin of the Emperor. Supported by Morny, Olliffe invests, along with a banker, Armand Donon, the sum of 800 000 gold francs to buy 600 acres of marshland that belonged to the village of Deauville and were used only to graze sheep and cows.

To maximize the return on their investment, Olliffe and Donon recruit financiers and architects, among them Desle-François Breney who just designed the new casino in Trouville. Under the protection of the Duc de Morny, they start a new real estate company. Quickly, rich families buy lots and build their summer villas.

It is Breney who designs the new Deauville: The area is divided into four sections: Between the sea and the Imperial Avenue, an area of luxurious homes, with the casino; an urban area behind it; At the foot of the hill, the race course; and along the Touques River, a commercial area with the port and the railroad station. Excluded from this plan, the old village becomes exiled on top of its hill, around its medieval curch, linked to the urban area by its ancient foot trails.

This classical design was inspired by the works of Baron Haussmann in Paris. By using the same broad concepts, the new residents of Deauville can feel at home.

In four years, between 1860 and 1864, the modern Deauville springs from the marshes and the population grows tenfold.

4 commentaires:

Alex a dit…

Buen encuadre y composicion, me gustan esos colores que tanto me han llamado la atencion.

Cath a dit…

Une photo originale, graphique et colorée!

Reiner a dit…

Like this colorful capture. Very well spotted.

sophie a dit…

Pas si triste que ça avec ces beaux parasols colorés!